Tandis que les navigateurs profitaient de leurs premières heures de repos au calme et au sec dans la marina de Ponta Delgada, je quittais Paris, son ciel gris, sa fraîcheur et ses rafales de pluies, pour des cieux plus cléments. Même si à l'arrivée ce n'était pas la douce chaleur de la Caraïbe, dès le départ, on sentait bien qu'on allait échapper à ce printemps qui n'en n'était pas un.
La nouvelle marina de Ponta Delgada (île de Sao Miguel) est très récente, et, chose inconnue tant en France qu'en Caraïbe, presque vide. Quel bonheur, on ne se bouscule pas pour y trouver une place, on n'est pas les uns sur les autres, Tout le monde est aimable, bref, le bonheur du navigateur. De plus, elle est en plein centre ville (commerces, facilités et munuments historiques)
Devant moi s'ouvrent les petites rues typiques : une architecture caractéristique qui dépayse. J'apprends que l'île de Sao Miguel a été découverte en 1427 et que la ville de Ponta Delgada a commencé à être érigée en 1522. Je croyais me retrouver sur un caillou battu par les vents au milieu de rien et je suis agréablement surprise.
La végétation y est à mi-chemin entre une végétation méditerranéenne chaude et une végétation plus tropicale : nous découvrirons qu'on y fait pousser des ananas, des bananes et du thé!
J'y arrive aussi le 25 avril - surprise c'est un jour férié et un jour de fête : on y célèbre le 38 ème anniversaire de la Révolution des Oeillets. En effet, le 25 avril 1974, le peuple renversait dans le calme le "régime de Salazar" vieux de 48 ans et conduit après la mort du dictateur par son successeur incapable de réformer les institutions, un certain Marcelo Caetano. Il y a des fanfares dans les rues, des défilés de géants débonnaires, on s'amuse, on respire, l'ambiance est festive. Quoi rêver de mieux à son arrivée dans un pays méconnu?
