Il s'agit de l'exposition de Joana Vasconcelos, artiste contemporaine portugaise née à Paris (en 1971) et ayant gagné ses lettres de noblesse à la Biennale de Venise en 2009 et à Versailles (en dépit des conformistes choqués) en 2012, qui travaille à Oieras, dans la banlieue de Lisbonne et expose en ce moment au Palais National d'Ajuda. Inutile de dire que je m'y suis précipitée pour me faire une idée personnelle loin de la critique et des néophytes.
Première oeuvre ayant retenu mon attention s'appelle "Destins croisés" : un ancien instrument de musique portugais décoré, voire traversé, par des morceaux de plastique et des chaînettes de crochet. L'idée m'a plu. A vrai dire, ce n'est pas la toute première, mais celle-ci était impossible à photographier pour la novice que je suis en matière de photo car il s'agissait de passer au travers d'un rideau de velours rouge (et non pas d'un miroir...) pour entrer dans l'obscurité d'une salle qui n'était "éclairée" que par des parterres de minuscules fleurs lumineuses et qui s'appelait "Le jardin d'Eden". J'y aurais volontiers passé un long moment.
Nombreuses sont ses sculptures et céramiques recouvertes de crochet des Açores (mais oui) qui sont belles et parfois drôles comme ce crabe géant...
...ou cette télévision qui diffuse un programme de l'Eurovision!!
Mais il est des oeuvres plus frappantes, plus attachantes encore comme cet "Independent Red Heart" fait de milliers de fourchettes en plastique rouge et qui tourne sur lui-même,
ou cette paire de chaussures toute faite de casseroles, de marmites et de leurs couvercles, oeuvre intitulée "Marilyn" - superbe!
Si l'on ajoute qu'elle traite avec humour et sensibilité de la condition féminine, ses oeuvres sont importantes par leur esthétique, leur taille et leur sens.
Mais voilà, elle les expose dans des lieux qui ne se prêtent guère à ce genre de démonstration, à savoir des palais royaux dans lesquels la "représentation" n'a pas du tout le même sens! Afin de ne pas choquer les plus sensibles, j'ai essayé (à tort) de dissocier les deux, mais c'est peut-être pour mettre plus en valeur le contraste que j'ai personnellement beaucoup aimé.
Et voici donc les appartements royaux de ce palais (re)construit pour Louis I et son épouse Maria Pia au début du XIXème siècle, avant l'effondrement de la monarchie. Rien à envier à Versailles, les rois voient souvent les choses en grand...
même si j'ai un faible pour le Salon de Musique...
... je dois dire que les escarpins de "Marilyn, la cuisinière la plus sexy du monde" dans la Salle du Trône apportent une note de gaité!
C'est bon parfois d'être conforté dans l'idée que l'art et la créativité ne se sont pas tragiquement arrêtés au XVIIIème siècle...
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