Dernier jour, dernier musée, mais certainement pas dernier séjour à Madrid!
Aujourd'hui, art "moderne", artistes "contemporains" : musée de la Reine Sofia.
En soi, un bâtiment ordinaire abritant, certes, un agréable jardin intérieur, mais il s'agit en fait d'un ancien hôpital dont l'architecture, si ce n'est ses ascenseurs extérieurs dans des cages de verre, n'a rien de particulier.
Mais ce musée abrite des oeuvres originales, incontournables, parfois méconnues, et tout un contexte politique et littéraire très éclairant.
Comme toujours je fais des choix cruels mais il est impossible de vraiment s'intéresser intelligemment à tout. Alors voici, comme à l'accoutumée, un court "best of" infiniment subjectif.
Tout d'abord, au détour d'une galerie "The Indestructible Object" de Man Ray (1923), sorte de grand métronôme portant la photo d'un oeil géant attachée à son bras oscillant. Cet objet, détruit en 1927 mais refait en plusieurs exemplaires dans les années ultérieures se trouva vite renommé "indestructible". Chacun y trouvera ce qu'il veut...
Autre surprise majeure, deux Salvador Dali qui n'ont pas été prêtés pour l'expo parisienne et qui pourtant apportent une autre lumière sur le "maître du surréalisme". On (enfin, je) ne s'(m')en lasse pas.
Il serait absurde d'être allé au musée de la Reine Sofia sans voir l'étage consacré à la Guerre Civile (toutes sortes de documents) et le fameux tableau très impressionnant de Picasso Guernica. Détail intéressant : à cet étage, contrairement aux autres, il est TOTALEMENT interdit de prendre la moindre photo (même sans flash) et les appariteurs se chargent de faire respecter la règle... Pourquoi?
C'est alors qu'en sortant du musée par ce beau dimanche nous apercevons une grande manifestation en voie de dispersion sur la Puerta del Sol. Intriguée par les drapeaux et les slogans, je m'approche et me trouve auprès des "Indignés", mouvement non-violent né sur cette place le 15 mai 2011. Régulièrement
des dizaines de milliers de personnes organisées sur divers réseaux sociaux et sites web se réunissent pour lutter contre le libéralisme sauvage, la main-mise de la finance internationale, l'appauvrissement des travailleurs, l'outrageux enrichissement de certains, etc, etc... Ce nom des "Indignés" est inspiré du titre du manifeste Indignez-vous! écrit par Stéphane Hessel récemment disparu.
Ils ont adopté l'ancien drapeau républicain des partisans des défenseurs et des partisans de la République durant la guerre civile espagnole (1936-1939). Impressionnant.
Après toutes ces émotions, le Palacio Real du roi Juan Carlos paraît d'une assez grande banalité.
Mais il fait beau et on ne résiste malgré tout pas à la photo. Ce qui ne nous empêchera pas de résister à d'autres choses.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire