Ca y nous avons quitté le "paradis blanc" et retrouvé un Paris que j'ai trouvé bien gris , mais soyons brave, il fait beau ce matin, c'est la nouvelle année et je souhaite à tous beaucoup de rêves, de coups de coeurs et de petits plaisirs quotidiens!
Moi, bien sûr, mon premier "travail" a été de retourner au cinéma. J'y ai vu des choses très différentes que j'ai toutes aimées.
Tout d'abord, L'homme qui rit, adaptation du sublime roman de Victor Hugo.
L'auteur nous propose une version un peu "atrophiée" du roman. La grande absente, c'est la mer, celle qui occupe tout le livre II, de la pointe de Portland en Angleterre à Alderney (une de ces îles anglo-normandes qu'il connaissait si bien). Mais à part cela et quelques autres détails, l'adaptation est assez fidèle.
La musique originale ne m'a pas plu, sauf lorsqu'enfin dans les dernières scènes, J.P. Améris choisit la musique d'Arvö Part pour accompagner superbement l'émotion qui fait de ce roman de Hugo, entre autres choses, une des plus belles histoires d'amour de la littérature.
Depardieu joue à merveille son rôle, il reste en retrait (ce qui n'est pas facile pour lui), n'en fait pas trop, il est très juste, ce qui prouve, au cas où on l'aurait oublié, que c'est un grand comédien.
Si je ne suis pas sortie enthousiasmée (il manquait au film un peu du souffle, du romantisme noir, de l'ampleur hugoliens), j'ai tout de même passé un bon moment de cinéma.
La lecture du roman ne fera en aucun cas double emploi et apportera tous les éléments manquants. A recommander vivement à ceux à qui les "classiques", fussent-ils baroques et flamboyants, ne font pas peur.
Ensuite, L'odyssée de Pi. Vous pensez bien, un tigre et un adolescent indien réunis sur un canot de sauvetage pendant plus d'une heure, là, la mer, j'allais la voir!
Ang Lee livre un surprenant conte initiatique, sensible et torturé, dans lequel le mini-étalage philosophico-religieux (hindouisme, catholicisme, bouddhisme) n'est pas ce qu'il y a de plus réussi (les explications de la voix off sont, à cet égard, parfaitement superflues) L'introduction est un peu longue mais on l'oublie vite quand on entre dans le vif du sujet. Dès lors les prouesses techniques images virtuelles incroyablement réalistes) ramènent aux émerveillements primitifs la mer, les animaux) et on reste quasi-hypnotisés par la beauté des images.
Les niveaux du récit sont multiples, de celui que Pi adulte raconte à un jeune écrivain canadien en mal d'inspiration à celui que Pi adolescent raconte aux enquêteurs de la compagnie d'assurance japonaise du cargo qui a fait naufrage et dont il est le seul rescapé, enfin avec quelques animaux (genre arche de Pi dans une version plus cruelle que celle de Noé).
Ca ne m'a pas semblé un film pour enfants, c'est trop long, trop compliqué et les animaux ont leur comportement naturel (ils peuvent être féroces, ne parlent pas et n'ont pas d'états d'âme). Je ne suis pas sûre que la seule beauté visuelle suffise aux chers bambins auxquels certains pensent le film destiné en ces périodes de vacances.
"Last but not least", comme on dit chez les anglophones, le film tiré du roman éponyme mais finement retraduit en français "Le monde de Charlie"...
En dépit du contexte si particulier des "high shools" américaines qui, pour être répétitif en devient agaçant, ce film est un touchant témoignage sur l'adolescence, sur les relations entre les jeunes et la différence. Les acteurs Emma Watson (Sam), Ezra Miller (Patrick, déjà très remarqué dans We must talk about Kevin ) et enfin Logan Lerman incarnant un Charlie perturbé et introverti, sont remarquables.
La bande-son est de qualité quoiqu'un peu décevante par rapport aux nombreuses chansons mentionnées dans le roman, il en va de même pour la relation entre le jeune Charlie et son professeur de français (et donc les nombreuses références littéraires) mais on ne peut pas dire que l'auteur du roman ait été trahi puisque c'est lui qui a adapté son livre (roman épistolaire que je n'ai jamais tenu pour une oeuvre impérissable mais que j'avais trouvé assez original) pour le cinéma.
La second partie surtout apporte de vraies émotions et dénote une réelle sensibilité que le générique de fin (David Bowie) couronne avec une élégance optimiste.
Bref, ce début d'année fut agréable et je suis bien contente qu'il n'y ait pas de neige à Paris : elle y devient si vite boueuse et sale...
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