Sans doute, comme certains d'entre vous, peu nombreux, j'avais entendu cette chanson attachante d'un certain Sixto Rodriguez appelée Sugar Man :
Mais l'aventure de ce rocker inconnu des années 70, c'est avant tout l'aventure d'un metteur en scène suédois Malik Bendjelloul qui a fini par trouver les fonds pour faire cet étonnant documentaire : genre peu prisé du "grand public", sujet risqué, mais lorsque j'y suis allée, la salle était pleine! Pas difficile quand on sait que le film n'est projeté que dans 2 salles à Paris, mais quand même.
Né le 10/07/1942 à Détroit (USA) d'une famille pauvre d'immigrés mexicains, les deux premiers (et seuls) albums de Rodriguez (1967 à 1972) passent inaperçus dans un pays où Bob Dylan déplace des foules. Et moi qui suis grande fan de l'un n'en admire pas moins l'autre. Ils n'ont pas suivi la même voie mais celle qu'a suivi Rodriguez est revigorante. C'est non seulement un chanteur engagé mais aussi un homme admirable. Ses albums sont un échec au point qu’on raconte qu’il se serait suicidé sur scène...
Plus personne n’entendit donc parler de Rodriguez. Sauf en Afrique du Sud où, sans qu’il le sache, ses disques devinrent un symbole de la lutte contre l’Apartheid. Ignorant le succès qu'il eut quelques années plus tard loin de son pays, en Afrique du Sud, il reprit son travail manuel de restaurateur de maisons. Il vit d'ailleurs dans la même maison depuis 40 ans. De l'argent, à ce jour, il en a gagné peu et il donne ce qu'il a à sa famille, à ses amis… Qui dit mieux?
Des années plus tard, deux fans du Cap partent à la recherche de “Sugar Man”. Ce qu’ils découvrent est une histoire faite de surprises, d’émotions et d’inspiration. C'est cela que Bendjelloul raconte, avec de très belles images, des interviews grinçantes ou émouvantes. Quelle histoire! Une de celles, peu nombreuses, qui valait la peine d'être racontée.
Mais comme je l'ai dit, ce film ne passe que dans 2 salles à Paris, et pour combien de temps?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire