Chateau(x) en Suède

Au fil des eaux, nombreux sont les manoirs et autres châteaux à Stockholm et sur les îles proches. Point n'est besoin, comme dans la pièce de Françoise Sagan, de s'y laisser enfermer pour en goûter le charme.

Et, de retour dans le centre, le palais royal, cette grande bâtisse classique et austère, se reflète, elle aussi dans les eaux.

Même le musée des arts et traditions populaires a des allures néo-gothiques que seul l'amarrage de quelques bateaux à ses pieds peut sauver!

Et je pourrais continuer pendant des pages : les châteaus sont si nombreux que, s'ils n'étaient pas dans ce décor magique de canaux et de bras de mer, on en aurait vite assez... Mais hélas il va falloir songer au retour.

Vue du ciel, on comprend mieux la configuration des lieux : des îles, encore des îles. Ah! s'il n'y faisait pas si froid dès les premières semaines de septembre, on resterait, on naviguerait d'île en île sur la Baltique. Mais même si la Caraïbe n'est plus une découverte, elle reste notre plan d'eau de prédilection, climat tropical oblige.

Bye Bye Sweden!

Toute référence au roman de Françoise Sagan "Les merveilleux nuages" n'est que pure coïncidence.

Archipel

J'ai parlé des 14 îles sur lesquelles était bâtie la ville de Stockholm, mais restent quelques 30 000 îles et îlots (certains de simples cailloux à peine visibles) formant l'archipel du même nom. Alors, bien sûr, il y a un ferry qui va d'île en île, et les navigateurs impénitents que nous sommes n'ont pas résisté.
Au départ de Stockholm, le ton est donné par un temps certes brumeux et couvert, mais aussi et surtout par ces maisonnettes rouges et blanches si caractéristiques de la région. Un ancien moulin donne même un charme certain à l'endroit.



Moins charmant, mais drôle, la citadelle de Vaxholm (initialement construite au XVIème siècle dont la restauration fut terminée en 1863) est l'équivalent de notre "Fort Boyard"!



Mais le but de la ballade (près de 2 heures) était d'arriver à Sandhamn, île donnant enfin sur le "grand large" et siège du Royal Swedish Yacht Club. Il faut dire que nous avons une certaine admiration pour les navigateurs suédois ayant rencontré aux Iles Vierges Britanniques, puis à Trinidad, une famille (les parents et leur fils) ayant traversé l'Atlantique sur un bateau de 8m50... Respect!

J'ai alors découvert que sur cette île "du bout du monde" le dramaturge August Strindberg avait choisi de s'isoler et avait trouvé l'inspiration pour certaines de ces oeuvres.

Et voici enfin cet horizon ouvert qu'offre le large. Il ne fait certes pas un temps maginfique, mais on a quand même l'envie d'y aller... là où se rejoignent mer et ciel, sans limite, l'ouverture vers d'autres horizons...

C'est un spectacle qui nous ravit, même si nous devons revenir vers la ville. C'est la règle du jeu.

Bienvenue en Laponie!

Toute ballade dans les étendues sauvages situées au nord du cercle polaire (notre point de départ, Kiruna, se trouve en Suède à 200km au nord de cette ligne mythique) ne peut commencer que par un solide "smörgasborg" (saumon fumé, hareng mariné, salade de pommes de terre, viandes froides, fromage, fruits), version suédoise du breakfast anglo-saxon.



Puis commence la promenade. Côté norvégien : de vastes étendues rocheuses, de montagnes aux formes souvent douces (décorées parfois de plaques de neige) se reflétant dans des étendues d'eau immobiles comme des miroirs.

Côté Finlandais : des forêts de pins, bouleaux et sapins se reflétant elles aussi dans des étangs-miroirs.

On est surpris quand parfois c'est un cours d'eau qui dévale d'une petite hauteur, mais les pêcheurs savent où trouver truites et saumons!

Et on est plus surpris encore quand un renne, voire un groupe de 3 ou 4 beaux spécimens, traversent la route, sans vraiment se presser!

Bien sûr il y aurait des dizaines d'autres images à montrer, de toutes ressortirait cette même impression de calme, de nature vierge (les perches rouges et blanches tout au long de la route sont là pour les chasse-neige : sinon, comment la retrouveraient-ils sous un mètre de neige?)

Nous sommes à la fin du mois d'août, ici, c'est déjà l'automne, dans 1 mois la neige commencera à tomber, puis le soleil se couchera pour de bon, pendant 2 ou 3 mois...

Un musée pas comme les autres

Il est à Stockholm, au détour d'un bras de mer, un musée pas comme les autres, pas tant par son architecture moderne contestable que par l'incroyable trésor qu'il abrite...





Voici l'histoire : le 10 août 1628, le Vasa, navire de plus de 60 m de long, prenait la mer pour so voyage inaugural lorsqu'il sombra dans le port même de Stockholm!! Ce n'est qu'après 333 ans passés au fond de la mer qu'il fut décidé de le renflouer et de le restaurer. C'est à ce jour l'un des seuls navires de cette époque visible dans cet état.

Le propriétaire de l'époque n'avait lésiné ni sur les matériaux, ni sur les éléments de décoration destinés à montrer sa richesse et son pouvoir...

D'intéressantes maquettes reproduisent la vie telle qu'elle aurait pu se passer à bord!

Et les 64 canons embarqués montrent qu'on ne craignait pas les pirates que dans les Caraïbes!

Décidément, cette ville nous a réservé d'innombrables surprises et celle-ci ne fut pas la moindre.

Variations urbaines

Pour les parisiens que nous sommes (même à temps partiel), cette capitale aux dimensions modestes pouvait sembler un peu assoupie... Il n'en est rien!
Je passe (à regret) sur la beauté des bâtiments et monuments qui apparaissent à chaque coin de rue et de bras de mer, c'est un régal pour les yeux, surtout lorsqu'il fait beau. Mais au pied de ces édifices passe une foule dynamique, élégante, tous âges confondus, à pied, en vélo, en voiture, en bus, en métro aérien, en ferry... C'est vivant et varié, agréable et sain.



Mais il y a aussi une "vieille ville" aux rues étroites, sinueuses, souvent piétonnes, très commerçantes (pas seulement des boutiques de souvenirs, mais aussi de jolis objets d'un artisanat très divers - rien à voir avec les horreurs de Montmartre pour ne citer qu'elles - des boutiques de mode, des restaurants aux prix presque raisonnables, au personnel aimable, aux terrases avenantes). Bref, vous comprenez bien que j'ai aimé!




Mais il y a plus original, plus "branché" encore : une réplique de l'"Ice Bar" original situé à 200 km du cercle polaire et qui devant son succès a créé des "succursales" à Stockholm, à Copenhage, à Londres et même à Tokyo!! Incontournable, bien sûr : des blocs de glace forment les murs, le bar, les bancs, les tables basses et même les verres qui contiennent de jolies boissons plutôt alcoolisées pour ne pas prendre elles-mêmes en glace!! C'est bluffant!

Et comme la température n'exède pas les -5°C, on vous prête houppelande et gants, la musique donne envie de danser - pour se réchauffer, bien sûr! L'ensembles est surréaliste!!

A votre santé!

En sortant, on reprend contact avec la réalité du jour - soleil et chaleur raisonnable (22°-23° C) et on apprend alors qu'une des auberges de jeuness n'est autre que ce magnifique trois-mâts! Ca donne vraiment envie de venir y faire un tour, que dis-je, d'y rester un moment et d'apprendre à connaître les habitants qui sont si charmants, de connaître un peu l'histoire, la musique, les habitudes... je reprends mon souffle. A suivre.

Stockholm (vue mer...)

Nous ne sommes donc pas venus en bateau mais, une fois sur place, pourquoi se priver du plaisir de vivre sur un yacht? Et celui-ci n'est pas mal : 73 mètres de long, amarré au pied de la "vieille ville", il ponte encore l'étrave vers le large... De plus il a une histoire qui m'a bien plue.
Construit en 1924 pour un millionnaire américain (qui en avait déjà un), il fut offert à l'héritière de la famille Woolworth comme cadeau d'anniversaire pour ses 18 ans (sympa, non?) N'en ayant, malgré tout, pas beaucoup l'usage, après y avoir invité quelques amis et quelques maris (dont Cary Grant), elle en fit à son tour cadeau à la Royal Navy qui l'utilisa comme bateau-école (ah! si toutes les écoles avaient été comme ça...). Ce n'est qu'en 1980 qu'il fut récupéré et transformé en hôtel de charme. Et du charme, il en a!!!




Voici donc une des coursives par lesquelles on accède aux cabines.

Les cabines elles-mêmes sont fort agréables, même s'il ne s'agit pas des standards traditionnels de l'hôtellerie internationale.

Le poste de pilotage reste impressionnant, bien qu'il ait été transformé en bar...

Et le petit salon à ce confort que seuls les anglo-saxons savent décrire avec le mot "cosy"

C'est un merveilleux "pied à terre" pour découvrir la ville et, pour l'instant, le beau temps donne à l'ensemble un délicieux goût de vacances inédites.

Arrivée à Stockholm

A force, privilégiés que nous sommes, de vivre dans les Caraïbes 8 mois par ans, l'idée nous est venue qu'un petit tour en Suède serait bien agréable, histoire de changer de paysages et de climat. Cette idée brillante ne nous avait jamais vraiment enthousiasmés lorsque nous habitions à Paris 11 mois sur 12; il n'était pas question de risquer d'ajouter fraîcheur et grisaille à notre quotidien... Quelle erreur! Enfin, voilà, elle est réparée.
Après 2 heures de vol seulement (non, non, nous n'avons pas retraversé l'Atlantique pour venir ici en bateau), nous découvrons Stockholm - une assez grande ville, aux allures modernistes inattendues mais la présence d'un bras de mer (la ville se compose de 14 îles) en adoucit les lignes et déjà au loin se devine un profil plus familier.




La cathédrale, le ponton des ferries qui vont d'île en île, le tout par un soleil estival, sous un ciel bleu à faire pâlir les pays méditerranéens!





Des façades superbe aux frontons élaborés se reflétant dans un autre bras de mer...

Nous sommes sous le charme. C'est à peine si nous en croyons nos yeux. Les gens se promènent en T-shirts, sont assis aux terrasses des cafés (mais oui, mais oui, ici aussi!) et nous ne résistons pas au plaisir de dîner dehors. Ce premier contact avec les "pays nordiques" est délicieux. Nous avons même droit à notre coucher de soleil (à cette saison et à Stockholm, il se couche vers 21 heures, ce n'est plus l'incroyable absence de nuit du mois de juin... il paraît cependant qu'il va se lever tôt, très tôt, demain matin)

Architecture mise à part, Stockholm a des airs de Venise...