vendredi 28 décembre 2012

Dernières images de Finlande

Nous sommes encore à Ivalo et voici les huskies harnachés pour tirer les traîneaux. Quel dommage qu'à cause d'un petit coup de froid que je n'ai pas voulu aggraver nous n'ayons pas fait la ballade nous-mêmes... Ces chiens adorent courir et lorsque leurs mushers (meneurs) vont les chercher pour les atteler, ils sont fous de joie. Nous les avons vus de loin, enfin surtout de l'intérieur...







Et déjà, c'est le retour. Nous quittons à regret la "nuit polaire" et ses couleurs si douces même si les pistes de l'aéroport ne semblent que peu dégagées. Ils ont l'habitude!




C'est le soir de Noël et même les hôtesses de service ce soir-là prennent un air de fête qu'on imagine mal chez Air France par exemple... Mais à l'aéroport d'Ivalo, comme dans le village d'ailleurs, la vie ne va pas au même rythme que dans une capitale européenne quelle qu'elle soit...




Dernières vues des forêts, lacs et rivières enneigés ou gelés. Nous ne regretterons pas le froid mais la beauté des paysages, la chaleur de l'accueil et la gentillesse des habitants.




Après les grands froids, nous allons redescendre un peu au sud de l'Europe pour nous réchauffer pour bien commencer l'année 2013 sans aller aux Caraïbes, hélas, pour cette année, mais un jour peut-être...

mardi 25 décembre 2012

Laponie, version rapide

Petite déception il est vrai, je rêvais d'aurores boréales, je n'en ai pas vues mais, première surprise, au-delà du cercle polaire, il ne fait pas "nuit tout le temps" et deuxième surprise, j'ai vu des couleurs qui valaient bien des couchers de soleil, de ceux qui font rêver, en particulier dans les soirées tièdes des Caraïbes... Stop! On ne revient pas en arrière.
Il "fait jour" environ 4 heures par jour, c'est à dire que le soleil ne se lève pas franchement mais il est juste à l'horizon, enfin, quand il fait clair, qu'il n'y a pas de brouillard ou de neige... Et là, le jour de la ballade en "snowmobile", c'est le cas : je ne cherche pas d'excuse mais ce n'est tout de même pas comme ceux qui en "jet ski" vont de long en large le long d'une plage... ça a un moteur, ça va assez vite c'est vrai, mais c'est ici le moyen de transport le plus courant dès qu'on quitte les routes nationales où les chasse-neige ont tenté de tracer un chemin pour les automobilistes. 
De la neige et des températures négatives il y en a pratiquement 6 mois par an, alors... on ne peut pas attendre quelques jours que tout "rentre dans l'ordre"




On vous prête un équipement (cagoule, casque, combinaison, bottes et moufles) à enfiler par-dessus ce que vous portez déjà! La température extérieure est de l'ordre de -20°C mais avec la vitesse et le petit blizzard qui nous attend en haut des colline la sensation sera de -40°C (ha!ha!ha!) Evidemment pour les photos, c'est particulier (surtout pour celui qui les prend et est obligé de retirer moufles et gants!!). Pour ce qui est du sourire bien connu, c'est sous la cagoule et la visière du casque...




C'est parti pour une étape/épreuve d'environ 45 mn...




Là, c'est un village, enfin quelques maisons isolées, comme dans nos campagnes, enfin, presque...







Et voici le but de la promenade : une habitation de type lapon avec cheminée centrale, porte d'environ un mètre de haut et petites ouvertures peu nombreuses (genre lucarnes allongées) en guise de fenêtre, mais surtout boissons chaudes, feu de bois, sandwiches et gâteaux pour reprendre des forces et revenir à ce qu'on appelle la "civilisation".







Au passage, un enclos où sont élevés des rennes, à la fois pour leur viande (pauvres bêtes, mais on ne va pas reprendre le long débat sur les veaux, les agneaux, les poulets, etc... et après tout pourquoi devrais-je oublier les porcs, les poissons... je vais sans doute finir végétarienne) et bien sûr pour tirer non seulement le chariot du Père Noël mais aussi quelques touristes en mal de pseudo-exotisme... Celui-ci a déjà l'air conscient du sort qui lui est réservé. Ou alors c'est par compassion car il sait qu'il va falloir que je reparte à la fois en subissant un froid polaire (pour une fois l'expression est justifiée) et vers une "civilisation" dont je ne suis pas toujours fière, je ne le saurai jamais...



dimanche 23 décembre 2012

Husky Guest House


Ca y est, nous voici de nouveau en Laponie, à 200km au nord du cercle polaire, mais cette fois en Finlande (et non en Suède) et en hiver (pas en été) - températures allant de -15° à -23° en ce moment, c'est tout de même très frais! On a beau être prévenu, porter au moins 3 couches de vêtements, sans parler des bottes et bonnets, ça surprend.
Nous avons choisi un (court) séjour dans une ferme spécialisée dans l'élevage et l'entraînement des chiens de traîneau. L'endroit est isolé et magnifique.





Nous sommes accueillis par un superbe feu de bois fort bienvenu!




Les chambres sont très simples mais entièrement lambrissées et très chaleureuses elles aussi.




La décoration des parties communes a parfois de quoi surprendre et cet ours qui garde l'entrée de notre chambre n'est pas en peluche... Impressionnant.




La vue de la fenêtre est somptueuse (je n'aurai jamais vu autant de neige en aussi peu de temps. Et ici, pas de risque, elle ne fond pas)!




Au rez-de-chaussée de la maison se trouve une institution toute finlandaise (on a parfois à Paris une idée fausse du lieu), le sauna. Entre 75° et 85°, on se réchauffe et on élimine les toxines!




Quant aux chiens de traîneau, les huskies, ils sont là, de l'autre côté de la maison : il y en a 150 et chacun a sa niche! Là encore, c'est différent de ce dont on a l'habitude! Etonnant.




C'est vraiment beau et passionnant, si seulement il ne faisait pas si froid...

vendredi 21 décembre 2012

Helsinki

Parlons un peu d'Helsinki. Aux dires de tous, la capitale ne brille pas par l'originalité de son architectures, des mauvaises langues parlent même d'architecture "stalinienne". Cela a sans nul doute été vrai à un moment donné dans certains quartiers. Voici la gare centrale, point de repère commode, mais que peut-on en dire d'autre?




Par contre le quartier de Katajanokka dans lequel nous séjournions possède parmi les plus beaux bâtiments de la ville et le centre commerçant n'est qu'à quelques minutes à pied ou en tramway.







Helsinki a également reçu très récemment le titre de "capitale mondiale du design" et de nombreux efforts architecturaux témoignent de ce renouveau : le musée d'Art Moderne et l'université, par exemple.




Comme on aimerait que Jussieu ressemble à ça...



Ses deux cathédrales valent à elles seules un détour : la cathédrale orthodoxe (si belle et bien située qu'elle sert de modèle dans le décor de nombreux films plutôt que ses équivalents russes)




et la cathédrale luthérienne dont la blancheur éclatante doit être plus spectaculaire encore en été!




Côté mer, à cette saison, bien sûr, il faut carrément passer au brise-glace. A chaque latitude ses particularismes : ici, pas de cyclone, pas de tempête tropicale... C'est un autre genre.




Quant à la principale distraction de ceux qui ne travaillent pas, c'est le patin à glace. Les patinoires fleurissent, si je puis dire, à chaque coin de rue.




Et comme dans chaque capitale, les grands magasins rivalisent de décorations et de vitrines animées pour petits et grands.







La neige ici trouve naturellement sa place et continue à nous émerveiller tous.
Dans quelques jours nous partons en Laponie dans l'espoir d'y voir Santa Claus, le vrai!

mercredi 19 décembre 2012

Finlandia

Non, non, il ne s'agit pas d'un concert supplémentaire à Paris au cours duquel j'aurais pu entendre le poème symphonique composé pas Sibélius... Nous sommes bel et bien à Helsinki, pour changer de la déjà lointaine Caraïbe et du tohu-bohu parisien à cette saison.
Départ de Roissy par la compagnie Finnair et par temps gris tristounet, arrivée à Helsinki 3 heures plus tard (il fait nuit vers 15h30 ici) et dès l'arrivée, 60 cm de neige et -6°C. Ca remet les idées en place, et en plus, c'est beau.







Le lendemain matin, nous faisons le "tour du propriétaire" : à Stockholm, j'avais choisi un yacht amarré aux quais de la vielle ville; ici il s'agit d'un bâtiment historique des années 1850... une ancienne prison! Certes, les anglais l'ont déjà fait à Londres, mais celle d'Helsinki ne manque pas d'allure!!







Il reste une cellule en l'état initial afin de permettre au visiteur de sentir à quel point, lui, va se sentir bien.




D'abord, la tailles des cellules (pardon, des chambres) : de nombreuses cloisons ont été abattues pour faire de jolies pièces tout confort de taille très raisonnable.




Ensuite, le "réfectoire", au sous-sol, a gardé ses murs de brique mais s'est transformé en restaurant gastronomique (encore que la gastronomie finlandaise n'ait rien à voir avec la nôtre)




Mais le bâtiment a gardé sa structure d'origine, même si la moquette a remplacé le ciment brut et si on peut aller et venir librement dans ce monde un peu particulier. On n'y passerait certainement pas 20 ans, mais quelques nuits...







Bien sûr ce qui nous fascine le plus, c'est la neige, nous qui n'avons (presque) jamais mis les pieds aux "sports d'hiver" (je déteste la montagne). Ici, on ne se promène pas sans une pelle dans son coffre!




Quant aux vélos, sans doute leurs propriétaires ont-ils trouvé qu'il faisait trop froid. Mais d'ici peu, ils leur sera difficile de retrouver leur bien. Le "vélib" n'est pas arrivé jusqu'ici... ou il a déjà disparu sous la neige.




Il faut dire que c'est déjà difficile à pied... Heureusement, il y a des tramways!

jeudi 13 décembre 2012

Vie Parisienne (V)

Il fait toujours aussi gris et peut-être plus froid encore, mais à Paris on peut aussi aller au théâtre. Ce sera le sujet de ce dernier chapitre (de l'année) sur la "vie parisienne".

J'ai toujours besoin d'une sorte de motivation particulière pour aller au théâtre. Et là, coup sur coup j'ai vu deux pièces fort différentes mais qui m'ont toutes deux beaucoup plu.

Tout d'abord, une pièce (de près de 3 heures sans entracte) de Christophe Honoré (plus connu comme metteur en scène de cinéma que comme auteur et metteur en scène de théâtre) intitulée "Nouveau roman". On pouvait s'attendre au pire... Je m'attendais à n'y voir que des profs de lettres en retraite dans le meilleur des cas! Bien qu'il s'agisse d'une représentation supplémentaire, ce qui était plutôt bon signe, je restais inquiète. Oh surprise, la moyenne d'âge dans la salle était d'environ 30 ans, c'est à dire, pas des élèves amenés de force par leurs profs, ni des profs en mal de distraction supposée intellectuelle. 
Certains des auteurs du Nouveau Roman"(Robbe-Grillet, Claude Simon, Claude Mauriac, Jérôme Lindon, leur éditeur, Robert Pinget, Samuel Beckett, Nathalie Sarraute et Claude Ollier) sont représentés sur cette photo d'époque. 



Christophe honoré leur a redonné vie et jeunesse sous une toute autre forme.  Et il gagne le pari, ( en partie grâce aux nouvelles technologies), et je ne me suis pas ennuyée une seconde : les acteurs, jeunes, jouent des personnages avec lesquels ils n'ont aucune ressemblance physique, ne racontent pas l'histoire d'un mouvement littéraire, ni celle des romans d'auteurs plus ou moins connus du grand public. Non, ils s'interpellent, ne délivrent pas de grandes vérité sur l'art, s'interrogent et se répondent avec vigueur et souvent humour. Récit, extraits de textes, interviews vidéos d'écrivains d'aujourd'hui, extraits de films, chansons et improvisation (en interaction avec quelques spectateurs) font de l'ensemble un spectacle jubilatoire qui donne envie de (re)lire la plupart de ces auteurs souvent inconnus ou mal compris.




Nathalie Sarraute (Ludivine Sagnier) chante accompagnée à la guitare par Claude Mauriac (Julien Honoré, le frère de Christophe)




Marguerite Duras est ici portée par Alain Robbe-Grillet, Claude Ollier, Claude Mauriac et Robert Pinget! Ce n'est pas toujours comme ça qu'on se l'imagine, même jeune...




Ce café qui leur sert parfois de repaire rappelle encore Hopper (ou c'est peut-être chez moi une sorte d'obsession...)

La pièce hélas ne passe plus à Paris mais encore les 10-11 et 12 janvier à Toulon, et les 17 et 18 janvier à Perpignan. Ils auraient pu être plus ambitieux mais sans doute ne s'attendaient-ils pas à un tel succès avec un sujet réputé ennuyeux.

Je suis, quelques jours plus tard, passée à toute autre chose. Il s'agit du théâtre Hébertot, un superbe petit théâtre à l'italienne comme nous les aimons tant à Paris.




La pièce, de Florian Zeller, jeune auteur français, "Le père", a été écrite pour Robert Hirsch, et moi, bien sûr, je suis venue voir cet immense comédien. Le sujet de la pièce est âpre (vieillesse et confusion mentale) et la mise en scène assez habile mimant la confusion qui règne dans l'esprit de son héros. C'est parfois drôle, souvent très émouvant et Robert Hirsch excelle dans le rôle.




Robert Hirsch à 87 ans est encore, bien sûr, un comédien magnifique. Venu de la danse classique (quelle école!), il est resté plus de 25 ans à la Comédie Française. Il s'agit là de références qui expliquent un peu son aisance, son exigence, son irréprochable professionnalisme. Il a eu un succès à la hauteur de sa prestation.




Personnellement, je l'avais adoré dans le rôle d'Oronte (Le misanthrope, mis en scène de Francis Huster et dans celui de Pozzo (En attendant Godot, de Samuel Beckett, mise en scène de Patrice Kerbrat)
Il peut encore tout jouer. Chapeau l'artiste!