mardi 30 octobre 2012

Vie parisienne (I)

A Paris, à cette saison, il n'est plus guère question de se balader le nez en l'air, de s'asseoir à une terrasse de café, fût-elle chauffée, de penser à autre chose qu'à des lieux abrités des intempéries...
Et pour cela, heureusement, il est quantité d'activités. Parmi elles, une de celles qui me manquaient le plus lorsque je naviguais d'île en île dans les Caraïbes : les "grandes expositions", enfin celles où on voit des choses qu'on a rarement l'occasion de voir.
En ce moment tout le monde ne parle que de Hopper et de Canaletto. Je ne méprise pas ces peintres très différents, je me suis même déplacée à Cologne pour voir une expo Hopper il y a quelques années puisque la France ne possède aucune oeuvre de ce peintre américain si attachant.
Mais, comme toujours, essayant de fuir les foules et les longues files d'attente, j'ai commencé par deux expositions originales et passionnantes.
Voici tout d'abord un (modeste) choix des tableaux présentés dans l'exposition "Bohèmes" du Grand Palais - un thème de choix pour sa richesse et son originalité. Sont d'abord exposés des tableaux remontant au XVII ème siècle représentant des "bohémiens".




Un de mes favoris : Georges de La Tour, La diseuse de bonne aventure (1630)

Puis vient le thème romantique par excellence de "la bohème". Le tableau utilisé sur l'affiche représente fort bien ce thème : pauvres mais riches d'amour. Il s'agit d'une oeuvre d'un peintre académique (sans doute est-ce pour cela que je ne le connaissais pas...) du nom de Charles Aimable Lenoir. Joli tableau.




L'expo se veut ensuite moins académique, une sorte de mise en scène essaie de faire passer l'esprit de "la bohème" à Paris au XIX ème siècle, comme par exemple avec ce café où le visiteur peut s'installer, non pas pour boire, mais pour y prendre un certain recul.




La célèbre toile de Degas, L'absinthe, rappelle ce que ces cafés parisiens abritaient : des "bourgeois" à la recherche de sensations fortes et une solitude existentielle que même l'alcool ne dissipe pas.




Quant à cette oeuvre de Van Gogh, Chaussures, elle symbolise sans aucun doute "la route" devenue On the Road sous la plume de Kérouac... Là où "la bohème", si elle change de nom, ne change pas d'esprit.




Autre thème qui m'est cher, le Japon. Du Japon au "japonisme" à la fin du XIX ème siècle, il n'est qu'un pas que j'ai allègrement franchi.
Et là se retrouve Van Gogh. Il a, comme d'autres, été influencé par l'extraordinaire représentation du voyage et des paysages par les maîtres de l'estampe japonaise, et plus particulièrement Tokaturō Hiroshige (1797-1858).





Mais j'ai choisi de ne voir (pour l'intant) que la première partie de l'exposition, celle consacrée au maître japonais. Hiroshige, comme Hokusai, autre grand maître de l'estampe, a donné une image de la mer qui me fascine et l'exposition présente des dizaines d'estampes toutes plus remarquables les unes que les autres.



Je me réserve de découvrir comment Van Gogh a choisi de reproduire la vision et la composition de Hiroshige pour une prochaine journée automnale, mais voici un exemple : à gauche, l'oeuvre originale, à droite, celle de Van Gogh.




D'un seul coup, on ne regrette plus les intempéries!

mercredi 24 octobre 2012

Paris en automne

Bien que parisienne depuis toujours (quoique ces derniers temps par intermittence), je continue à m'émerveiller et à vouloir partager ces petits bijoux qui font de Paris une ville à la fois très (trop) connue et pleine de surprises.

Tous d'abord ces passages couverts, assez nombreux, mais dont j'ai découvert un spécimen caractéristique il y a quelques jours : la galerie Vero-Dodat (1er arrondissement)










L'histoire en est, je trouve, cocasse : elle date, dit-on, de l'époque des opérations immobilières spéculatives de la Restauration (eh oui, nous n'avons rien inventé...). En 1826, deux investisseurs, le charcutier Benoît Véro et le financier Dodat, firent édifier ce passage entre le Palais-Royal et les Halles.

Mais, en flânant, surtout par beau temps, on passe facilement d'un quartier à l'autre. Il y a, côté Halles, de charmantes impasses que les touristes ignorent.




Côté Louvre, bien sûr, il n'en est pas de même. La foule ne retire heureusement aucune beauté au lieu.




Quant à cette pyramide tant décriée, non seulement elle fait partie du paysage, mais elle est à présent une réussite reconnue.




A l'endroit, à l'envers, extérieure, intérieure, c'est beau.




Autre quartier, autre surprise : l'église Saint Laurent, à côté de la gare de l'Est. Je ne l'avais jamais remarquée et pourtant je vois son clocher depuis chez moi...
La première église fut construite sur l'axe nord-sud de Paris qui relie Senlis et Orléans tracé par les Romains au cours du 1er siècle avant J.-C. L'église actuelle, pour remarquable qu'elle soit, date du début du XVème siècle. Il est intéressant de savoir que Victor Schoelcher (1804-1893), champion de l'abolitionnisme, y fut baptisé en 1804.




Et nous revenons peu à peu vers mon quartier dont je ne me lasse pas : le bassin de la Villette, sur le bord duquel se trouvent les célèbres cinéma MK2 Quai de Seine et Quai de Loire, ainsi que de nombreuses terrasses de café assaillies par les doux après-midi que nous venons de connaître.




L'écluse donne un air de campagne au lieu, c'est un délice.




Et je ne vous épargnerai pas ce coucher de soleil : j'ai quitté mon bateau et la Caraïbe, mais la vue que j'y ai gagnée vaut presque le changement de vie; qui peut résister à ça, le spectacle fût-il parisien.



mercredi 10 octobre 2012

Adeus Lisboa

Et voilà, au moment de partir, de quitter Lisbonne, il ne fait plus si beau.
Bien sûr, comme à chaque weekend, nombreux sont les bateaux qui "font des ronds dans l'eau" sur le Tage.  Nous c'est vers le chantier naval que nous nous dirigeons. C'est un plaisir, même sous un ciel variable, de voir encore une fois le Cristo Rei et le pont du 25 avril.




Nous remarquons au passage la présence du bateau de l'Ifremer : le Portugal vit de et avec la mer depuis toujours. On sait ici qu'il faut en prendre grand soin et qu'aucune bonne volonté n'est à ignorer.




Au loin, une mini-régate sponsorisée par une grande marque automobile. Y a-t-il contradiction? Peut-être, mais tout ce qui peut encourager les loisirs en mer est bon à prendre.










Nous ne nous mêlons pas aux participants, pour nous c'est fini, au moins pour l'hiver qui, s'il est plus clément à Lisbonne qu'à Paris, n'en est pas moins trop frais pour les heureux navigateurs que nous avons été dans les Caraïbes.
Allez, Il paraît qu'il y a plein de choses à voir en cette rentrée à Paris!

mardi 9 octobre 2012

Lisbonne : quartier de l'Alfama

Voici l'illustration de l'utilisation des "azulejos" sur les vieilles maisons du quartier de l'Alfama, ce quartier qui est le coeur médiéval de Lisbonne :










Ce quartier de l'Alfama reste le préféré des touristes qui pensent y (re)trouver la Lisbonne authentique et le sillonne dans ce petit tramway n°28 qui leur permet de jeter un coup d'oeil (trop) rapide sur monuments et panoramas.




Des hauteurs de ce quartier aux ruelles escarpées et aux nombreux escaliers, la vue sur le Tage est impressionnante (le beau temps aussi). Au premier plan, la coupole de l'église Santa Engrácia qui date de 1681 et abrite de nos jours le tombeau des grands hommes du Portugal (et celui de Vasco de Gama, cher aux navigateurs, en particulier)




Mais la vue côté ville est, elle aussi, intéressante par son enchevêtrement de toits qui ne laisse pas vraiment deviner le charme des ruelles qui le sillonnent.




Le monastère de São Vicente de Fora est consacré à Saint Vincent, le patron de l'Alfama.




Et voilà bien ce qu'il faut faire : se balader à pied (la circulation automobile est très limitée, et pour cause... quant aux vélos, pentes et pavés se chargent de dissuader les amateurs), flâner, regarder autour de soi, s'asseoir sur un banc à l'ombre des grands arbres, etc...











Oui, oui, l'Alfama est un quartier très charmant si on peut (et sait) prendre son temps.

samedi 6 octobre 2012

Museu nacional do azulejo


Je dirais volontiers sur le ton de la plaisanterie : "le carrelage, ce n'est pas ma spécialité..."
Bien sûr, tout le monde a entendu parler des "azulejos", on a même vu certains revenir chez eux avec des carreaux à motifs bleus et blanc destinés à devenir des dessous de plat!!! Passons...
Mais peut-on se balader à Lisbonne sans remarquer les façades couvertes de carreaux colorés de nombre de maisons? Et peut-on passer outre la recommandation d'authentiques Lisboètes de ne surtout pas manquer le Museu nacional do azulejo? Bien sûr que non. 
Voici donc le musée en question, et j'en suis encore éblouie (et pas seulement à cause du temps magnifique qui nous accompagne).
Le lieu lui-même est magique, et dès l'entrée, on tombe sous le charme.




Les azulejos,  c'est une vielle histoire et ce musée la retrace, des carreaux polychromes et non figuratifs du XVIème siècle aux carreaux rococos et pombaliens du XVIIIème en passant par les motifs importés de Delft (Pays-Bas) et l'extraordinaire panneau de 23 mètres représentant Lisbonne de la tour de Belem au monastère Sao Vicente avant le séisme de 1755 qui modifia radicalement la physionomie de la ville.



















Mais ce musée recèle bien d'autres trésors comme cette chapelle (Igreja Madre de Deus), superbe exemple de l'architecture portugaise baroque restaurée et embellie (!) après le fameux séisme. Etonnant.
















Et pour se remettre de toutes ces émotions artistiques et historiques, il reste à admirer le cloître et le jardin autour desquels les expositions s'organisent.










Même la "cafétéria" donne envie de s'installer, de prendre un café et une "pasteis de nata" à l'ombre de ses plantes tropicales. Un lieu de calme et d'excellence à Lisbonne, à ne manquer sous aucun prétexte.